Un article du quotidien néo-brunswickois l’Acadie Nouvelle publié jeudi soir nous a révélé que la France aurait pris la décision de fermer le Consulat de France dans les Provinces de l’Atlantique en 2022.


Cette information a initialement été transmise à M. François Lubrina, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Étranger, dans une réponse à une de ses questions posées à cette entité plus tôt cette semaine. Cette fermeture a «[...] été actée dans le cadre de l’exercice Action publique 2022. Elle résulte d’une décision prise en réunion des ministres en janvier dernier, présidée par le Premier ministre sur les réseaux de l’État à l’étranger», peut-on y lire.


Voilà qui viendrait confirmer la rumeur que nous entendons courir depuis plusieurs mois. Si cela est bel et bien la décision prise par le gouvernement français, nous en sommes indignés.


Il n’y a pas moins d’un an jour pour jour, le président de la France, Emmanuel Macron, affirmait aux représentants et représentantes de 84 nations au Sommet de la Francophonie, à Érevan, que «[...] la Francophonie sera une force dans la mondialisation et [qu’]il faudra utiliser tous les outils pour cela». Comment la France pourrait-elle prétendre vouloir être solidaire au fait français en Amérique du Nord et du même coup tourner le dos aux Acadiens et Acadiennes en fermant ce Consulat?

Le Consulat Général de France dans les Provinces de l’Atlantique est pourtant un outil formidable de création de richesse.


Le Consulat Général de France à Moncton et Halifax a eu un grand impact depuis ses tous débuts en Acadie. Sa présence est venue confirmer le caractère privilégié des relations entre le peuple acadien et le gouvernement français et a laissé place au développement de plusieurs ententes de coopération entre la France et l’Acadie. Ce même Consulat a également facilité avec la France de nombreuses occasions portant sur le partage d’expertise, sur le développement de liens économiques, sur la mobilité des jeunes, sur le développement d’ententes entre institutions postsecondaires et sur la mobilité et la promotion de nos artistes.


Le Consulat a également contribué à la mise en oeuvre d’un programme conjoint de bourses qui vise à encourager les Acadiens et les Acadiennes à parfaire leurs études en France et les jeunes Français et Françaises à parfaire leurs études en Acadie. Chaque année, par l’entremise du Fonds France-Acadie, le consulat apporte son appui à des organismes culturels et communautaires acadiens afin de réaliser leurs projets d’échanges qui servent principalement à créer des liens d’amitié entre la jeunesse acadienne et française, afin de renforcer les liens qui unissent la Francophonie internationale.


Le Consulat est aussi un joueur clef dans le développement des relations triangulaires entre la France, l’Acadie et le Québec, tant sur le plan économique que culturel.


Tout récemment, lors de notre mission en sol européen, le ministère des Affaires étrangères de la France nous a invité pour discuter du désir d’une vingtaine de collectivités françaises à renouveler leurs jumelages existants avec des communautés acadiennes ou à en voir naître de nouveau. Le succès du développement des contours d’une telle initiative de développement de jumelages entre des collectivités francophones et acadiennes de la région Atlantique et des collectivités à l’échelle de la France nécessitera la participation active du Consulat pour en assurer le succès.


N’oublions surtout pas nos cousins et cousines de Saint-Pierre-et-Miquelon. Le Consulat joue un rôle déterminant dans la Commission mixte de collaboration régionale avec l’archipel français, région avec laquelle nous entretenons des liens culturels et économiques notoires. En plus de compliquer nos relations avec eux, la fermeture du Consulat risquerait de les isoler davantage.


Le flux d’immigration française dans les provinces de l’Atlantique risque également de décliner si le Consulat devait fermer ses portes, au moment où nous voudrions le voir augmenter.


Il va sans dire que les relations avec la France occupent une place centrale auprès de la Société Nationale de l’Acadie.


Aujourd’hui, pour toutes ces raisons, nous appelons le Gouvernement de la France à maintenir le Consulat Général de France dans les Provinces de l’Atlantique et à reconnaître toute son importance pour nous. 


Donnons-nous l’occasion de poursuivre cette riche collaboration, au bénéfice de la France et de l’Acadie.


Louise Imbeault, O.N.-B.

Présidente, Société Nationale de l’Acadie


Norbert LeBlanc,

Président, Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse


Robert Melanson,

Président, Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick


Colleen Soltermann,

Présidente, Société Saint-Thomas-d'Aquin


Sophie Thibodeau,

Présidente, Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador

-30-

La Société Nationale de l'Acadie est une fédération à but non lucratif qui regroupe les quatre associations francophones porte-parole des provinces de l'Atlantique, ainsi que les quatre associations jeunesse. La SNA compte également des membres affiliés en Atlantique, au Maine, au Québec, en France et en Louisiane. Son mandat est de représenter le peuple acadien sur les scènes atlantique, nationale et internationale.


Pour toute demande d’entrevue:

Anthony Doiron,

Coordonnateur des communications et de la recherche

1(506)233-4412,

communications@snacadie.org